«Mots Slow» ou l’art de mêler image et écriture

 


Le magazine annuel bilingue franco-anglais dédié à l’art pictural et à la philologie sort son quatrième numéro intitulé «Missterious». Le point de départ consiste à démystifier l’erreur typographique de la Bible Vicieuse et laisse libre cours à l’imagination des artistes.

 

Ekatérina Soldatova
3 avril 2017

Mots Slow est une revue dont l’enjeu principal est de combiner textes et images de façon à mettre chaque œuvre en valeur pour aboutir à un ensemble harmonieux. Les différents thèmes abordés mobilisent des scientifiques, des artistes, des écrivains et des historiens de l’art. Réalisée par Jérôme Karsenti, peintre et poète, avec son équipe (Dominique Brancher, Wendy Giardina) et avec la collaboration de la graphiste Indré Klimaite, la revue est publiée en édition limitée chez Hand Art Publisher, crée par le fondateur du magazine.

Chaque numéro est pensé comme une forme graphique et matérielle inédite. La présente brochure est accompagnée d’une série d’affiches sur lesquelles figurent des projets artistiques en lien direct avec la thématique.

«En typographie, une lettre rajoutée par inattention dans un mot, qui renforce fortuitement le sens, est un Missterious.» Le jeu de mot initial du nouveau numéro est interprété de façons différentes par chaque intervenant. C’est l’occasion de relever les paradoxes de la Fortune avec un retour à la renaissance et à l’étude de l’allégorie philosophique menée par Machiavel, tout comme par les spécialistes de l’iconographie de cette période tels que les historiens de l’art Aby Warburg et Edgar Wind.

Mais le thème du magazine est aussi une opportunité de découvrir les secrets du processus créatif d’Anne-Lise Jeanneret. Artiste-peintre atteinte du syndrome de Down, cette coloriste appliquée et impliquée dans son travail superpose des traits de couleur expressifs qui partent tous d’un point précis. L’artiste neuchâteloise prouve par ses œuvres picturales élaborées avec un grand soin que la trisomie n’est pas un frein à la création, bien au contraire.

L’approximation sémantique, sujet qui dévoile les mystères du psychique, est également abordée dans ce numéro. Construction ou déconstruction du lexique mental? La différence entre les adultes et les enfants est de taille.
Le mystère réside aussi et surtout dans la complexité de l’univers céleste et biologique et peut être expliqué d’un point de vue scientifique pour comprendre sa relation avec la curiosité, la connaissance et avant tout avec la beauté.

Et puis cette histoire de Mlle de Mérac et des secrets du Prince d’Orcas. Une femme escroc qui prétend détenir les secrets de l’alchimie d’un philosophe éthiopien. Une spéculation philosophique et mystique minutieusement calculée d’un secret peut être fictionnel. Parviendrons-nous à percer le mystère ?