Théâtre politique, le renouveau suisse

Empire, de Milo Rau. © Marc Stephan / Théâtre de Vidy 2016

Empire, de Milo Rau. © Marc Stephan / Théâtre de Vidy 2016

 

 

Depuis une dizaine d’années, sur les scènes romandes, le théâtre politique connaît un regain d’intérêt. Les pièces en résonance avec l’actualité foisonnent et la «liberté du plateau» s’élargit sous l’impulsion de metteurs en scène et directeurs de théâtre engagés. Analyse.

 

Kathinka Aloise
2 mars 2017

Janvier 2016: La route du Levant, du prolifique Dominique Ziegler. Février: C’est la vie, mis en scène par l’auteur engagé Claude Brozzoni. Mars: Compassion. L’histoire de la mitraillette, de Milo Rau, «un spectacle qui interroge les limites de l’engagement, de la compassion et de l’humanisme européens». Août: l’édition du festival far°, intitulée ailleurs, fait monter sur scène des requérants d’asile de la région de Nyon. Septembre: Nathan le Sage, de Nicolas Stemann, questionne la tolérance religieuse entre les trois monothéismes. Novembre: Nkenguegi, de Dieudonné Niangouna, «une suite de paraboles qui se mêlent et se répondent, passant des rives du fleuve Congo au XVIe arrondissement de Paris ou aux flots de la Méditerranée». Pour ne citer que quelques exemples parmi la longue liste de pièces politiques qui ont ponctué l’année 2016 en Suisse romande.

Jamais les arts vivants n’ont à ce degré été synonyme d’engagement civique. Cette vitalité n’est pas récente. Mais depuis une dizaine d’années, elle connaît indéniablement une phase de renouveau. Le directeur du théâtre de Vidy, Vincent Baudriller, met en avant une convergence de phénomènes. «D’abord, les artistes de théâtre ont gagné en liberté», estime-t-il. Contrairement au cinéma, où les immenses enjeux financiers contraignent énormément les productions, le théâtre reste un artisanat «à taille humaine», ajoute-t-il, où la scène permet encore une vraie liberté. «Deuxièmement, il existe aujourd’hui une certaine liberté des formes», poursuit Vincent Baudriller, pour qui «le théâtre échappe à toute définition, il ne cesse de se réinventer, c’est sa force».

«Le simple fait que le théâtre se réinvente montre bien qu’il est en réaction, et donc politique», analyse Manon Pulver, dramaturge genevoise, auteure de Rien de Tell en 2014, qui pointe également une certaine réinvention de la langue et des modèles, plus audacieux qu’auparavant. «Le théâtre est en résistance car il échappe à l’industrie et à la financiarisation», affirme-t-elle, «sa nature même en fait un espace de liberté et d’expression».

 
Hospitalités, de Massimo Furlan © Laure Ceillier & Pierre Nydegger / Numero23Prod / Théâtre de Vidy 2017 

Hospitalités, de Massimo Furlan © Laure Ceillier & Pierre Nydegger / Numero23Prod / Théâtre de Vidy 2017

 

 

Censure et absence de courage politiques

Cet espace de liberté et d’expression, le théâtre doit constamment le défendre et se le réapproprier. La Suisse romande a vécu un moment singulier en 1993, lorsque le metteur en scène Hervé Loichemol s’est vu obligé de renoncer à représenter la tragédie de Voltaire Le Fanatisme ou Mahomet le prophète. Sous la pression du politologue genevois Tariq Ramadan et de Hafid Ouardiri, à l’époque porte-parole de la mosquée de Genève, «les autorités culturelles genevoises renonçaient à inscrire cette production dans le cadre des commémorations du tricentenaire de la naissance de Voltaire, empêchant la création du spectacle», se souvient-il. Dans une tribune publiée dans Le Monde du 14 février 2006, le metteur en scène revient sur cet épisode. Seulement douze ans après, poursuit-il, la lecture de la pièce tant redoutée, en 5 actes et en alexandrins, «eut donc lieu, le 8 et le 10 décembre 2005, à Saint-Genis-Pouilly et au Théâtre de Carouge», en présence d’un nombreux public et sous la protection de la police.     

«Pourquoi diable la présentation publique de cette pièce, censurée pour la commémoration de Voltaire, est-elle devenue possible douze ans plus tard?» s’interroge Hervé Loichemol. «Les responsables artistiques et politiques avaient changé.» Les responsables artistiques, notamment les directeurs de théâtre, ont surtout étoffé leur programmation de spectacles politiques. Le Théâtre de Vidy à Lausanne et le Théâtre St-Gervais à Genève se sont imposés en Suisse romande comme les poumons de cette respiration nouvelle.

Et les créateurs ont été au rendez-vous. La dernière pièce de Dominique Ziegler, La route du Levant, réalisée il y a un an, mettait en scène une troublante confrontation entre un djihadiste en partance pour la Syrie et un flic de banlieue français. Le spectacle nécessita une fouille à l’entrée du Théâtre du Grütli par mesure de sécurité. L’adaptation du film Gomorra par le Genevois Philippe Lüscher, ou la domination de la camorra sur la vie des habitants de la région de Naples, fut présentée en 2012 au Théâtre Pitoëff. Le metteur en scène dut renoncer à une partie du financement du spectacle lorsque certains de ses principaux soutiens, au vu des enjeux politiques suscités par la pièce, prirent peur et décidèrent de faire machine arrière.

 
Hospitalités, de Massimo Furlan © Laure Ceillier & Pierre Nydegger / Numero23Prod / Théâtre de Vidy 2017

Hospitalités, de Massimo Furlan © Laure Ceillier & Pierre Nydegger / Numero23Prod / Théâtre de Vidy 2017

 

«L’essence du théâtre est là»

Dans une perspective plus sociale et humanitaire, le spectacle Hospitalités, de Massimo Furlan, sorte de «puzzle ethnologique», vient d’être joué au Théâtre de Vidy. Il met en scène l’accueil d’un couple de réfugiés syriens, et de leurs quatre enfants, par neuf habitants d’un petit village basque. Le récit de l’artiste engendre une réalité nouvelle pour cette famille à la recherche d’un avenir meilleur. En 2013 et 2014, la comédienne et metteure en scène Valentine Sergo, fondatrice de la compagnie Uranus, créait Au bord du monde, un spectacle réalisé à partir de témoignages de demandeurs d’asile, de réfugiés et de professionnels actifs auprès des réfugiés. Une partie de la pièce était consacrée à l’explication détaillée, sur un tableau, comme dans une classe d’école, de l’absurdité de la chicane administrative que les requérants doivent subir en Suisse et en Europe. Un moment de «pédagogie directe», probablement inhabituel dans un théâtre, qui visait à investiguer les dysfonctionnements de la société par la transposition artistique. «L’essence du théâtre est là», assène le dramaturge genevois Dominique Ziegler.

À la catégorie de théâtre politique, un pléonasme selon lui, Dominique Ziegler préfère celle de «théâtre contemporain», dans lequel l’artiste cherche à redire le réel par sa pratique et se pose en véritable contrepouvoir: «Il doit mettre à bas le discours de la classe dominante en se servant du masque de la fiction, qui, paradoxalement, révèle la fiction de la réalité sociale voulue par cette classe dominante.» Le metteur en scène considère que «ceux qui se sentent concernés par l’injustice, la violence économique, les disparités sociales, ceux qui s’interrogent sur les notions de pouvoir, sur la légitimité des hiérarchies, bref tous ceux qui cherchent à organiser la société dans le respect de chacun, ont leur mot à dire. Ils peuvent être boulangers, menuisiers, chômeurs, professeurs, qu’importe la profession». Les artistes ont un rôle à jouer dans cette transmission: «Regardez l’exemple que nous a légué Molière à travers des pièces comme L’École des Femmes ou Le Tartuffe, où la question du patriarcat ou de l’usurpation religieuse à des fins d’abus de pouvoir sont des thèmes éternels. Et ces pièces-là réveillent les consciences depuis cinq siècles!»

Avec l’essor du théâtre politique, ces dix à quinze dernières années, selon Vincent Baudriller, directeur du Théâtre de Vidy, c’est aussi la définition du théâtre contemporain qui se serait élargie. Elle comprend tout d’abord une démarche. Celle de se rendre au théâtre, significative car elle implique de retrouver une communauté humaine. Manon Pulver va même plus loin: pour elle, le simple fait que des gens se rassemblent dans un théâtre est politique en soi car le rapport à l’autre, le fait de la présence physique pour s’adresser à l’autre, sont politiques. «Les lieux et la matérialité de ce que l’on transmet ne sont pas anodins. Parce qu’il n’est pas technologie mais bel et bien incarnation, le théâtre pose nécessairement la question de notre rapport au monde», explique-t-elle.

Mais la démarche ne s’arrête pas là, car en allant au théâtre, il s’agit également de se confronter à une autre représentation du monde au travers du spectacle, puis de partager son expérience et d’en débattre après la pièce. «Ce qui est politique aujourd’hui c’est de prendre la parole ensemble et de s’engager dans quelque chose de concret», souligne Manon Pulver. «La spécificité du théâtre est que la représentation est une expérience physique», ajoute Vincent Baudriller, «à l’image des pièces de Vincent Macaigne, par exemple, dont le théâtre transgressif pose la question de la liberté, qui est une question éminemment politique».

 
Anna Politkovskaïa: non rééducable, par Mireille Perrier, Théâtre St-Gervais, Genève. © Julie Durant / 2011

Anna Politkovskaïa: non rééducable, par Mireille Perrier, Théâtre St-Gervais, Genève. © Julie Durant / 2011

 

Contamination et construction

«La liberté du plateau est effectivement un moment très rare», renchérit le directeur du Théâtre de Vidy, dont l’affichage dans l’espace public constitue déjà une prise de position forte. Tirée de la série Voir la mer, de Sophie Calle, artiste qui sera exposée à Vidy en mai, la photo en couverture du tout dernier numéro du magazine Vidy montre une femme voilée, de dos, face à la mer; alors que la photo de couverture de l’édition précédente (septembre 2016 à juin 2017) montrait un réfugié sri-lankais devant une pension de la Valle Verzasca sous un immense drapeau suisse. Nous sommes au cœur du thème de la migration et de l’asile, qui agite le pays depuis bien des années. «Ce qui compte avant tout», estime Vincent Baudriller, «c’est une certaine adéquation entre le sujet et la forme: l’artiste doit créer une forme et c’est là que quelque chose peut s’inventer».

La génération de Vincent Macaigne, justement, est emblématique de l’aspect protéïforme que peut prendre le théâtre contemporain: les artistes de son âge et de son milieu se sont frottés à des réalités différentes, ils sont nourris par des visions plus larges du théâtre et par des esthétiques extrêmement variées, notamment grâce à une plus grande circulation des pièces entre Berlin, Paris, Rome, Lausanne, etc. «Il y a donc comme une contamination de traditions théâtrales différentes, et en même temps une conjoncture qui permet de davantage montrer ces approches politiques dans une définition plus large de ce qu’est le théâtre», analyse le directeur d’un théâtre résolument tourné vers l’autre, lui qui invite ses spectateurs à «regarder au loin», et à «découvrir l’inconnu pour s’enrichir intérieurement».

Dans sa programmation 2017 — un mot qu’il n’aime pas d’ailleurs, il préfère parler de construction —, un spectacle attire le regard: De la démocratie en Amérique, de l’artiste italien Romeo Castellucci, à l’affiche du Théâtre de Vidy dans le cadre du Programme commun, festival international des arts de la scène, qui revient cette année pour sa troisième édition, du 23 mars au 2 avril 2017. Et pourtant, la note d’intention de l’auteur débute par l’affirmation suivante: «Ce spectacle n’est pas politique

Ici la notion de démocratie sert de prétexte au talentueux et non moins polémique metteur en scène, qui s’inspire librement de l’essai d’Alexis de Tocqueville rédigé en 1832 au retour d’un voyage d’étude aux États-Unis. Au-delà de l’idée de la démocratie en tant que telle, il s’agit de représenter le désarroi contemporain. Le spectateur peu habitué à l’esthétique particulière de Castellucci, notamment son rapport à l’artifice et à la technique, risque sans doute d’être quelque peu dérouté. Castellucci aime créer des images fortes, et comme indiqué dans le programme de saison du Théâtre de Vidy, son spectacle en tableaux n’aura pas de lien explicite avec le texte, mais fera surgir «la possibilité d’un théâtre neuf venant dire la tragédie des Hommes».

 
Nkenguégi, de Dieudonné Niangouna, au Théâtre St-Gervais, à Genève. @Thierry Burlot / 2011

Nkenguégi, de Dieudonné Niangouna, au Théâtre St-Gervais, à Genève. @Thierry Burlot / 2011

 

Le subversif plaisir du spectateur

Il en va tout autrement d’un artiste comme Dominique Ziegler, dont les spectacles se passent généralement de tout artifice théâtral, ou presque, mais dont les propos sont tout aussi profondément ancrés dans l’actualité politique. Que ce soit avec Patria Grande, qui s’inspirait de la détention d’Ingrid Bettencourt par les FARC, d’Affaires privées, qui explorait la jungle desbanques et des officines financières, de Building USA ou, tout récemment, de La route du Levant, il s’agit toujours de décortiquer les rouages opaques des politiques menées par les élites, de dénoncer les injustices — toujours avec humour — et d’interroger des phénomènes complexes, tels que la radicalisation de l’islam dans le cas de son dernier spectacle. Pour ce faire, Dominique Ziegler a à cœur de restaurer le théâtre politique dans sa fonction première, c’est-à-dire, selon ses propres dires, de «sortir du snobisme, travailler sur le contenu et sur le rythme autant que sur la forme, et donc de penser au plaisir du spectateur»!

En effet, à en croire le succès grandissant du théâtre stand-up à la Thomas Wiesel et autres humoristes du même cru, d’une part, ainsi que les polémiques sur le côté élitiste du théâtre contemporain, d’autre part, la question du plaisir du spectateur est actuellement au centre d’un large débat. Que recherche le spectateur lambda en allant au théâtre, finalement? Si la question suscite autant de réponses qu’il y a d’individus, c’est finalement la définition même de l’art qui est remise en question par nos sociétés contemporaines aux valeurs de plus en plus matérialistes, pour ne pas dire consuméristes. «Divertir, cela peut aussi être partager de la joie et de l’enthousiasme», intervient Manon Pulver, «et cela nous reconstitue en tant que corps social, il s’agit là d’un geste citoyen car se réjouir ensemble peut être très subversif... Les gens qui font du théâtre aujourd’hui commencent à être conscients de cela».

D’où la nécessité de mettre en avant le regard neuf, décalé, et souvent contre-intuitif que posent de plus en plus les artistes de théâtre sur le monde d’aujourd’hui. Et de faire recours à la définition du rôle de l’artiste selon Pina Bausch, qui souhaite avant tout offrir à ses spectateurs ce qu’il y a désormais de plus rare dans notre société devenue trop dure: des moments «d’amour pur». «Dans un monde narcissique où nous sommes prétendument tous connectés, le théâtre est le lieu où l’on est réellement reliés», analyse Manon Pulver. «La rencontre entre l’acte théâtral et les spectateurs, pour autant que le travail d’adresse ait été effectué par les artistes, crée une troisième force, invisible, celle de la puissance dialectique qui débouche sur une synthèse positive enrichissant tous les actants en retour», estime Dominique Ziegler. Si le théâtre politique, ou contemporain, est le lieu où cette force se propage, alors la Suisse romande en est, depuis une dizaine d’années, devenue une sorte d’épicentre.

 
Empire, de Milo Rau. © Marc Stephan / Théâtre de Vidy 2016

Empire, de Milo Rau. © Marc Stephan / Théâtre de Vidy 2016

 

Théâtre politique: bref survol historique

 

Depuis sa naissance dans l’Antiquité grecque, où aller au théâtre constituait l’un des devoirs du citoyen, le théâtre est politique par essence dans la mesure où il s’occupe des affaires de la polis (la cité). À l’époque de la démocratie athénienne, on purgeait ses propres passions en assistant à leur représentation tragique sur scène, effectuant ainsi une catharsis commune.

Le terme «théâtre politique» apparaît bien plus tardivement, lorsque se constitue un nouveau type de public à la fin du XIXe siècle en France sous la bannière du Théâtre Libre d’André Antoine. Ce théâtre-là était politique parce qu’il accordait un statut particulier aux affaires du peuple: jusque-là, on avait surtout eu affaire à des figures quelque peu stéréotypées du peuple, notamment chez Molière avec des personnages tels que Sganarelle, Toinette, ou encore Dorine.

Si Molière sut sans doute mieux que quiconque utiliser les codes populaires pour épingler les fatuités de la société aristocratique dans laquelle il vivait — notamment la question du patriarcat dans L’École des Femmes ou celle de l’usurpation religieuse à des fins d’abus de pouvoir dans Le Tartuffe —, pour la première fois, la scène naturaliste du Théâtre Libre se veut le reflet de la vie réelle, et ses personnages doivent y vivre les choses «pour de vrai».

Ce bref survol historique, toutefois, ne saurait ignorer la tradition germanique, notamment avec le théâtre documentaire d’Erwin Piscator (1893-1966), grand rénovateur de la mise en scène allemande au début du XXe siècle — encore aujourd’hui, le théâtre documentaire en Suisse est directement issu de la tradition germanique et donc bien plus vivant outre-Sarine, notamment avec des artistes tels que Stefan Kaegi ou Milo Rau.

Cherchant à mettre le plateau au service de la révolution sous l’influence directe de sa version bolchevique, Piscator croyait en une véritable libération par la culture et le théâtre constituait pour lui la tribune idéale pour construire un monde nouveau. Si Piscator souhaitait guider la conscience de son public largement prolétaire, Bertolt Brecht s’inscrit dans une démarche similaire, mais en utilisant d’autres moyens pour parvenir à ses fins. En effet, Brecht ne croyait pas à la purgation des âmes par l’effet de la catharsis.

Dans Petit organon pour le théâtre, il explique ainsi que le but du théâtre n’est pas de reproduire exactement le réel sur scène, bien au contraire! Il n’est pas souhaitable que le spectateur s’identifie au personnage. Le fameux Verfremdungseffekt qu’il a longuement théorisé vise avant tout à rendre étrange(r)s les choses, les personnages et les situations présentés sur scène afin de montrer aux spectateurs que tout cela est socialement construit. Une fois identifiés les rouages de cette construction, une fois la réalité mise à distance dans une compréhension critique de celle-ci, libre à chacun de la déconstruire et surtout de la reconstruire différemment. Il s’agit d’un réel processus de désaliénation.

S’il fut très présent au cours du XXe siècle, le «théâtre politique» a encore de beaux jours devant lui, selon Olivier Neveux, auteur de Théâtres en lutte. Le théâtre militant en France des années 1960 à aujourd’hui (Paris, 2007), même si cette appellation non homogène recoupe des esthétiques diverses, d’Armand Gatti à Augusto Boal, en passant par Alain Badiou ou le Groupov. Si la scène demeure un reflet de la société, elle en serait donc devenue un miroir diffracté.

 

Paru dans l’édition de février 2017